L'autolyse : késako ? Sujet épineux de la société !
- Elaravis
- 28 mai 2019
- 4 min de lecture
L’autolyse ou le mot savant pondu pour ne pas appeler un chat un chat, autrement dit : le suicide. Ca en va pas être jouasse tout au long du texte, c’est un tabou de la société mais ça existe, peu importe à quel point vous tentez de le nier ! Alors arrêtez de fermer les yeux et tentez plutôt de comprendre pour vous aider et aider ces personnes ! Soyez prévenus de suite, je compte aussi écrire un texte sur la fin de vie, la loi Leonetti, le choix de l’euthanasie, … (ouh ! J’ai dit un mot très moche !... Il est dans le dictionnaire, le nier ne le fera pas disparaître et son sens non plus ;) ).
Alors, comme il faut appeler un chat un chat, je vais écrire le mot suicide et sûrement plusieurs fois ! Attention à vos rétines, mais ne vous inquiétez pas, elles vont s’en remettre ;)
Est-ce un acte égoïste ? C’est la pensée commune que celui qui fait une tentative de suicide est un égoïste et que c’est dégueulasse de faire ça à ceux qui restent, etc. Bien que tout cela ne soit pas dit ouvertement mais les murmures vont bon train ! Oui c’est un acte égoïste. Il faut cependant que nous pensions à nous chacun à différents moments, il est malheureux que ça soit parfois dans ces circonstances.
C’est un acte égoïste mais nous en avons tous au quotidien, l’humain est égoïste ! Alors en quoi faudrait-il flageller une personne faisant ce geste plus qu’une personne étant égoïste au quotidien ?? Parce que vous souffrez de cet acte ? De ces conséquences ? Et vous êtes-vous demandés si la personne n’était pas dans une souffrance elle aussi, encore plus insupportable, la poussant à le faire ? Peut-être a-t-elle pensé à vous avant de commettre cet acte ! Sûrement même…. Mais elle a préféré à ce moment-là penser à elle, et juste à elle ! Allez-vous vraiment lui en vouloir d’avoir fait comme tout à chacun ?!... Sur le moment, probablement et c’est normal ! Parce que vous ne comprendrez pas. Mais réfléchissez-y. Cette personne était/est en grande souffrance. La flageller, lui en vouloir, être abject avec elle ne l’aidera pas ! Elle s’en voudra déjà bien assez si elle n’a pas réussi à aller au bout de son geste. Et c’est bien souvent un appel à l’aide, une bouteille à la mer en espérant qu’une main la saisisse et ne lui enfonce pas la tête sous l’eau encore jusqu’à ce que les bulles à la surface disparaissent…
Dans ces moments-là, la personne a désespérément besoin d’aide, même si elle ne l’exprime pas ou dit ne pas en vouloir. C’est parfois caché jusqu’au dernier moment, cela surprend tout le monde. La personne n’en a pas parlé. Ou au contraire, elle a tenté de le glisser vaillamment au détour d’une conversation, de plaisanter sur le sujet en espérant peut-être que quelqu’un saisisse le sens profond. Dans tous les cas, il suffit de quelques secondes, précieuses, pour se décider. Nous avons tous des choses qui nous font tenir le coup au quotidien, avancer, nous faire nous battre. Et parfois, lors de ce moment d’inattention, ces choses peuvent ne plus suffire. L’espace d’un court instant, penser aux autres ne suffit plus, avoir des projets ne suffit plus, avoir des amis/de la famille ne suffit plus. La seule question qui peut apparaître est ce que nous désirons profondément à ce moment-là, nous, sans penser aux autres. Et parfois, la réponse tombe comme un couperet, surprenant probablement jusqu’à la personne qui se pose la question. C'est un équilibre sur le fil du rasoir, qui vient se faire bousculer par une légère brise pour basculer dans cet abysse.
Il faut alors avoir ces amis, cette famille prêts à nous soutenir, à écouter, à prêter attention aux paroles autant qu’aux gestes/attitudes. Dans ces moments-là, il faut que tout ce monde soit présent coûte que coûte, de manière la plus bienveillante possible car la personne n’est pas en capacité de se raccrocher à ça. Il faut un soutien indéfectible, la prendre sous chaque bras pour la porter, la relever et lui faire retrouver l’équilibre de ses deux pieds. C’est un temps bien plus long que celui qu’il a fallu pour en arriver là. C’est un chemin semé d’embûches, de doutes. Et pourtant, il est des personnes qui empruntent courageusement ce parcours, parce que l’amour qu’ils ont pour le proche en souffrance est beaucoup plus fort, ou parce qu’ils souffrent eux aussi de ce geste et qu’ils ne peuvent concevoir que la personne puisse remettre sa vie en cause.
Dans tous les cas, ces personnes soutenantes sont très peu nombreuses parce que le suicide fait peur, parce que la mort fait peur. Mais elles sont ce que nous avons de plus précieux dans la vie, elles sont ce lien à la vie ! Chérissons ces personnes, sachons les accepter et les reconnaître. Il faut également savoir être déçu d’autres personnes que l’on pensait pouvoir compter parmi celles-ci et qui vont nous tourner le dos. Et par-dessus tout, soyons ces personnes si importantes, indispensables pour ceux que nous aimons. Arrêtons de juger, d’enfoncer le clou, de retourner le couteau dans les plaies.
Soyons bienveillants, à l’écoute, attentifs, altruistes et humains simplement ! C’est tellement important la vie…
« La vie c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre. »
- Albert Einstein

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